samedi 16 octobre 2010

Louis-Ferdinand Céline et les humanismes

Céline possédait une vision aiguë de l’humanité, des sentiments toujours à fleur de peau à son égard, sans compromis et rarement à son avantage. Les évènements, les dangers, l’inconscience le faisaient réagir, ses cris de rage reflétaient son impuissance. Il posait sur elle, un regard sans complaisance, de justicier même; un regard d’une lucidité implacable, mais surtout d’une tendresse sincère et d’une sensibilité que nombre s’acharnent encore à évacuer et à nier, soit par ignorance, soit par une mauvaise foi évidente.

Les critiques sont bien connues, sa soi-disant haine contre l’humanité tout entière, sa méfiance envers la modernité, son pessimisme, son refus de toutes formes d’espoirs, la liste serait longue et lourde à porter. Les faussetés proviennent de gauche comme de droite et ne se limitent pas aux critiques exprimées lors de la parution de « Voyage » ou de « Mort à crédit ». L’acharnement s’est poursuivi longtemps après la guerre avec son étiquetage d’antisémite, de nazi et de collabo, l’animosité se poursuit depuis la fin d’une guerre qui devait enfin placer le monde sur le chemin du bonheur matériel.

C’est aussi connu, Céline a le dos large et sa réputation servira longtemps de modèle idéal aux humanistes associés en mal de cause à défendre. Prenons seulement l’exemple de cette réaction à la publication des « Lettres » à la Pléiade, publiée dans le journal « Lacroix », où le journaliste, avec une sincérité évidente, associe l’auteur du «Voyage au bout de la nuit» au diable :

« Céline ne croyait pas en Dieu, encore moins à toute forme d’espérance. Mais sur l’existence de Lucifer, il avait un doute («Nous nous évitons»). À lire ces centaines de lettres, on comprend mieux pourquoi : le «Malin» s’y glisse sans cesse, acerbe, sournois, violent et doté de cet humour ravageur qui, loin d’atténuer le malheur, l’accentue. Si Satan avait écrit, se dit-on, il aurait écrit ainsi. Il aurait eu ces mots-là. Cela dépasse bien la personne de Louis Destouches, médecin et écrivain: cela le traverse, passe par lui. » La Croix, Bruno Frappat, dans Le Petit Célinien 26/11/2009 (lepetitcelinien.blogspot.com)

L’humanisme chrétien accepte difficilement que l’on s’attarde à la véritable nature de l’homme, qu’on le déboulonne de son socle et le place à la hauteur de la réalité, face à lui-même. Il préfère le hausser à l’image de Dieu tout en le voulant soumis et exploité à la volonté des puissants, seule manière d’assurer son salut.

L’Église, à défaut de le remplacer, a toujours préféré s’associer au pouvoir séculier, plutôt que d’en combattre ses tares avec ferveur et défendre le faible : Il importe de « rendre à César ce qui appartient à César ». Malgré sa quasi-perfection, l’homme est un terrible pécheur et sa souffrance doit devenir plaisir et rédemption; le règlement final des comptes appartient à Dieu, il saura séparer le grain de l’ivraie, les méchants punis et les justes dignement récompensés.

Bien sûr, Céline refuse totalement ces formules creuses qui ne servent qu’à étouffer tout sentiment de révolte envers une organisation sociale et économique considéré comme immuable et allant de soi; un peu comme le fait aujourd’hui la psychologie, cette théologie de l’ère moderne, basée sur la nécessité d’accepter l’inacceptable et de se concentrer sur ce qui est possible.

Il n’est surtout pas dupe du grand principe du monothéisme judéo-chrétien où l’homme, de lui-même, peut s’élever à un niveau divin, supérieur à son environnement, vivant dans une sorte de bulle spirituelle où chaque décision qu’il prend, répond à une volonté universelle, à un acte de haute civilisation. L’humanisme chrétien est orgueilleux, il se donne sous conditions et au compte-gouttes en justifiant toujours ses gestes au nom du Dieu-Unique-Mort-Pour-Nous. La conversion est le prix du passage obligatoire pour un monde meilleur, là-bas, quelque part dans une éternité incertaine.

L’humanisme, dit laïque, n’est guère différent de l’autre, il en résulte. Il en est l’aboutissement de la logique chrétienne. Pourquoi donc s’encombrer d’un Dieu, s’il nous a créés à sa propre image? Cette notion de « peuple élu » déborde largement celui du peuple juif, en fait c’est chaque homme qui est Élu en Dieu et détient cette parcelle divine qui conduit à la plénitude. Dans ses conditions, en son nom ou à celui de l’Homme universel, il peut se permettre n’importe quelle action.

L’expression parfaite de la modernité se situe là, l’homme s’est enfin emparé du pouvoir divin et rejeté toutes ces vieilles superstitions, devenues inutiles. Il se définit comme la créature parfaite de l’univers. Pour lui, tout devient possible. Tout est réalisable, il a le Droit pour lui. Il a la raison. L’humanisme moderne s’inscrit dans cette définition dogmatique du Droit qui permet aux uns de dicter aux autres les vérités qui en découlent. Dans ce cadre, la justice, l’égalité et la fraternité demeurent purement une vision de l’esprit, une divinité laïque, impalpable et inatteignable.

En fait, ce que Céline déteste par-dessus tout de ces systèmes et organisations remâchés et légalisés en fonction des Droits, ce contrat social signé par on ne sait trop qui (en réalité, nous le savons que trop bien); ce qu’il déteste au-delà même de l’injustice généralisée, c’est l’hypocrisie généralisée qui en découle, l’altruisme des uns et des autres, qui disent œuvrer pour le bien commun, la liberté qu’il faut encadrer et la démocratie qu’il faut adapter.

Céline dénonce davantage l’humanisme de la gauche, la pire selon lui, qui, sous prétexte de valeurs supérieures, de bons sentiments et de principes écurés, réduirait en esclavage l’ensemble de la planète au service de la raison matériel. Peu importe la pauvreté, l’humiliation et l’abêtissement des masses, si le Droit est sauf. Quant à ceux qui contestent leur fausse morale aseptisée, et bien, ils sont décrétés hérétiques et les bûchers de la honte sociale les guettent.

Comment interpréter autrement ces humanismes religieux ou laïques qui sont toujours prompts à accepter la logique implacable de la guerre en vouant à l’hérésie les pacifistes les plus acharnés. Ces pacifistes, d’une hécatombe à l’autre, sont considérés, comme des hurluberlus, des citoyens dangereux qui menacent les fondements mêmes de nos valeurs à imposer à tout prix, pour le bien commun, bien entendu.

Il est étrange de constater un certain malaise devant l’intégrisme un peu naïf de ces gens qui refusent la guerre dans sa totalité, comme une impossibilité spirituelle, un doute de lâcheté, comme si le courage consistait à refroidir la viande de son voisin. Que l’engagé soit volontaire ou conscrit ne change rien à l’affaire, la guerre est une question de droit et d’humanisme.

Il est donc facile de constater que Céline ne se reconnait ni dans l’un, ni dans l’autre, l’humanisme célinien se situe à un niveau supérieur, au-delà de ces humanismes « normée¨ » qui n’ont rien à voir avec le réel vécu de l’homme, mais en fonction des intérêts de ceux qui détiennent le pouvoir. Allons demander à celui qui crève sous les bombes de la démocratie et des libérateurs, ce qu’ils pensent des droits de l’homme.

L’humanisme de Céline est inacceptable aux yeux des élites, car il consiste en une révolte consente et brutale envers l’hypocrisie et le mensonge généralisé, celui de la supériorité de l’homme. Il ne s’attarde pas à la philosophie, aux Droits, au respect des institutions, car il sait que cela ne tient pas la route devant la réalité et que tout n’est que façade et bourre-mou. Il assume son refus des conventions par une révolte totale où, sa violence verbale, répond à une violence d’une société corrompue en mal de causes humanitaires à défendre pour justifier son ignominie.

Que penserait donc Céline de tous ces téléthons, fondations et autres ONG, d’une souscription à l’autre, médiatisée à l’extrême du ridicule, jouant le théâtre du grand spectacle humanitaire de l’auto satisfaction sur le dos de tous les exclus de ce monde?

Son humanisme, Céline le prêchait en silence et par l’exemple, il ne s’en pavanait pas d’honneurs et de distinctions, ni ne courrait les réceptions et les dîners bénéfiques. Incapable de supporter la misère et la souffrance, médecin de banlieue, il connaissait la véritable «condition humaine» et n’était avare ni de son temps ni de ses honoraires. Il se souciait de son malade dans son entité et ne le considérait pas comme une mécanique quelconque à réparer, mais un être souffrant et inquiet… devant la mort qui rôde, Caron et sa barque…

Plusieurs, le considère comme un médecin plutôt médiocre trimbalant un diplôme à rabais, accordé en tant que régime de faveur, études allégées destinées aux anciens combattants. Peut-être et après? Cela n’enlève rien aux multiples témoignages sur le Céline médecin, sa douceur envers les enfants, son écoute et aussi son dévouement. Céline n’aurait jamais refusé de soigner pour des raisons idéologiques, cette gauche si altruiste lui a même reproché d’avoir soigné Pétain à Sigmaringen…. Céline ne l’a jamais approché, les deux ne s’appréciaient guère, mais jamais Céline n’aurait jamais refusé de le soigner, si l’occasion c’était présenté, ni Hitler, ni Staline, ni Churchill et même de Gaule; n’est-ce pas le rôle du médecin de soulager en toutes circonstances :

«Lorsqu’il arriva à Sigmaringen, Céline s’installa avec sa femme dans une minuscule chambre sans confort, un carreau de sa fenêtre cassé, il faisait un froid glacial. C’est dans cette chambre et sur son propre lit qu’il recevait les malades, les examinait, les soignait. Il régnait une grande misère. Certains d’entre eux, qui couchaient sous des tentes ou dans le hall de la gare, avaient la gale. Céline soignait chacun sans distinction. Indépendant par nature, il ne faisait que ce que son cœur lui dictait, ne pensant ni à son intérêt, ni à ce que l’on pourrait en dire. (…) Il allait, pourtant, il allait toujours, ne demandant jamais un centime, ni aux uns, ni aux autres. Il me racontait que peiné devant tant de misères, il allait lui-même acheter chez le pharmacien les médicaments qu’il prescrivait, persuadé qu’il était que sans cela ses malades ne pourraient se les procurer faute d’argent» Céline et de Brinon, Simone Mittre Cahier de L’Herne P. 245.

Pendant l’occupation, il a soigné, juif, résistants et Anglais parachutés… Céline soignait… il était doté de la vocation de soulager pour rendre l’homme moins mauvais qu’il disait :

- Et vous aviez déjà votre vocation de médecin en vous?

- Ah! Oui, toujours. Beaucoup! Beaucoup! Beaucoup!

- Mais pourquoi vouliez-vous être médecin?

- Ah! Non, la souffrance de l’homme. Je me dis : s’il souffre, il va être encore plus méchant qu’il n’est d’habitude; il va se venger, et ce n’est pas la peine. Il se trouve bien bon ! Très bien! Qu’il aille mieux, quoi. Voilà. Voyage au bout de la tendresse, André Brissaud P. 316

Les livres de Céline ne sont que la continuité de sa vocation de médecin, son humanisme, de sa douleur devant la souffrance des faibles… son cri dans une nuit habités que par des sourds.

Pierre Lalanne


lundi 4 octobre 2010

Les conséquences du génie

Céline payera encore longtemps pour sa différence, ses innombrables contradictions, ses ambiguïtés, sa franchise, sa provocation, ses certitudes et de l’incompréhension générale qui, par la suite, en a résulté. Amplifiés par les uns, niés par les autres, tous ces éléments représentent les ingrédients incontournables de son génie.


Bien sûr, la notion de génie et la perception que chacun de nous peut en avoir, demeure relative. Par contre, comme n'importe quels autres concepts qui servent à consolider les bases de nos sociétés, on aimerait bien identifier le futur Élu avec précision, le définir, le mesurer et même en graduer l’importance afin de l’encadrer et l’intégrer dans les normes; démontrer, hors de tous doutes, ce qui caractérise le génie de manière formelle, ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.


Abandonner au commun la « liberté » de penser par soi-même est toujours aléatoire, dangereux. Il importe de le protéger contre ses propres excès. La notion de génie doit être soumise au pouvoir en fonction de ce qui le conforte, le menace et le sert. Cela dit, mais qu’est-ce qu’un génie acceptable? Simple, un type qui, après une série de tests hautement qualifiés est déclaré supérieur aux autres, le QI fait foi du sérieux de la démarche.


Cela paraît si simple, mais l’élément ne tient pas la route; bien entendu, on peut être très intelligent au niveau des neurones et de leurs interconnexions tout en se comportant en parfait crétin; rien d’incompatible là-dedans, bien au contraire. L’inventeur de la bombe atomique est certes un génie immense pour l’humanité triomphante, mais allons demander l’opinion aux victimes et on verra ce qu’ils en pensent, de l’invention géniale.


Peu importe la démarche, le génie est avant tout une question de perception, celle qu’ont les autres face à des actions ou des réalisations particulières d’un savant, d’un artiste et, plus rarement, d’un politicien.


Le Grand Robert donne cette définition de génie :


«Aptitude supérieure de l’esprit qui élève une personne au-dessus de la commune mesure et le rend capable de créations, d’inventions, d’entreprises, qui paraissent très remarquables, extraordinaires ou surhumaines à ses semblables». (P.1286)


Donc de l’esprit et non pas, de manière obligatoire, une intelligence pure, un morceau de matière enfermée dans un bocal et formée pour situer exactement la position de la terre dans l’univers. En fait, ce qui distingue l’esprit de l’intelligence est l’émotion si chère à Céline, cette sensibilité particulière qui s’articule dans la transposition de l’imaginaire sur le réel. L’expression d’une sensibilité extrême que la personne est en mesure d’incarner de manière originale; sans concessions et, surtout, sans chercher à « plaire » aux puissants en s’inscrivant dans la mode du temps. Le génie n’implique pas une adhésion générale, comme il se moque de la reconnaissance.


Le génie ne se détermine pas non plus par l’atteinte d’une « perfection matérielle » d’un art ou d’une science, mais par une interprétation personnelle de ce que pourraient être un état de pureté idéale et sa transposition dans la banalité du réel. En fait, ici, le réel est accessoire, il sert de miroir dans la recherche d’une luminosité inconnue, une étincelle qui se présente dans un éclat nouveau et mystérieux. Il constitue le lien, le médium qui illustre une tentative de reconstruction du monde.


L’ensemble de l’œuvre de Céline et la recherche de la perfection du style, représente un exemple parfait de cette recherche d’une lumière intérieure qui le guide vers un absolu surhumain. Une élégance de l’esprit qui se développe dans sa détermination à saisir l’émotion de la langue et le transposer dans l’écrit.


Malheureusement pour les scientistes, ce type de génie n’est pas vraiment mesurable, mais ils espèrent un jour pouvoir réaliser l’exploit d’en détourner la fonction. Alors, le génie deviendra une marque d’intelligence commerciale contrôlée et approuvée par les autorités compétentes. Hors de ces normes établies par les spécialistes en supputation et autres prévisions, point de génie. Ainsi, plus d’erreur possible dans l’attribution des prix et autres récompenses officielles. Les types tels que Céline et bien d’autres seront relégués comme des incongruités psychologiques ou mieux, des mésadaptés sociaux.


En attendant ce monde meilleur, il faut bien admettre que le caractère flou de l’état actuel du génie n’est pas une situation facile à assumer, autant pour l’Élu que pour la perception des autres à son endroit. Il se caractérise souvent par un sentiment d’isolement et de solitude et aussi de rejet de la part de la société, qui refuse de se hisser à un niveau supérieur. Malgré cet isolement, le génie ne peut s’empêcher d’interagir en fonction de ce monde qu’il tente de transformer ou, à tout le moins, d’interpréter autrement.


À cet égard, dans le cas de Céline, la soumission et l’inconscience de la majorité, devant la menace d’une catastrophe imminente, lui apparaîtra insupportable. Alors, sa réaction se traduit par une brisure, un retranchement dans la douleur et par une action de dernier recours, envers ce qu’il pense inacceptable. Devant l’implacable réalité dont il ne peut s’astreindre, Céline ne peut agir qu’en génie où l’émotion repousse entièrement la raison. Il voit ce que les autres refusent de voir et réagit d’une manière « excessive » et incompréhensible. Céline est intense et peu enclin aux compromis, il conserve son droit au refus qui explose dans une liberté d’expression totale… peu importe les conséquences.


«On sait que les grands génies ne se trompent jamais à demi, et qu’ils ont le privilège de l’énormité dans tous les sens». (Baudelaire) P Grand Robert P.1287


Par ailleurs, chez Céline, son «incompréhension» du monde extérieur et sa méfiance envers la modernité et le progrès nous amènent à nous attarder à une autre facette de son « génie ».

En effet, chez lui, la notion de génie se dédouble, sa recherche intérieure est la quête d’une lumière que l’homme a perdue en cours de route et cette obsession le pousse à s’engager au-delà de son art; à redonner à l’art, sa signification première. Autrement dit, en déconstruisant l'écriture, il tente de renouer avec les origines de la pensée humaine qui s’articule, on le sait, sur la transposition de l’émotion. L’art est le reflet de l’inexplicable, plutôt que l’expression de la raison froide et prévisible d’un monde parfait.

Il vise une représentation idéale de l’humanité libérée des dogmes du matérialisme. Son intérêt pour le merveilleux, les légendes du moyen-âge, la chevalerie, les fées, les sirènes, les bêtes fabuleuses, mythologie et Dieux du Nord, montre ce désir de revenir sur ses pas et d’essayer un autre chemin et d’en indiquer la direction à ses frères, aveuglés par le faux Dieu venu d’Orient.


En quelque sorte, il s’est donné le rôle du bon génie protecteur de la destinée des hommes de son temps. Le Céline/génie est doté d’un pouvoir magique merveilleux, celui du Verbe… Celui des mots, celui de la danse. Il les invente et, sous sa dictée, les mots deviennent musique et leur enchainement, une chorégraphie, des figures; un grand tout chargé de sens. Pour Céline, le secret est dans sa musique… Il laisse au lecteur le soin d’en découvrir, le code pour comprendre le code de l’univers; en fait, l’union de la danse et de la musique.


Envers et contre tous, il a osé les mettre en garde contre leur folie collective, contre cette perte des valeurs essentielles de la musique et de la danse, contre le danger de perdre leur mémoire collective. Devinant le destin, l’assèchement de l’imaginaire et la perte de l’identité, le Céline/génie s’est octroyé la mission de redonner le goût d’une mythologie ancestrale. Toute son œuvre est ainsi, elle se prolonge entre des mondes parallèles, frontières poreuses où l’imaginaire apparaît comme une réponse à la détresse où nous sombrons lentement.


Génie : «Esprit qui présidait à la destinée de chacun, sorte d’ange gardien, qui, à ce qu’on croyait, naissait avec chaque mortel et mourait avec lui, après avoir accompagné, avoir dirigé ses actions, et veillé à son bien-être pendant toute sa vie». Grand Robert (p 1285)


Le Céline/génie est donc le dernier représentant d’une mythologie occidentale, né avec le XXe siècle pour accompagner l’homme dans ses dernières luttes contre sa déchéance et l’uniformité des peuples.


Plus personne pour l’écouter, l’invoquer, le Céline/génie s’en est allé en nous laissant seul avec sa musique et ses pas de danse…


Pierre Lalanne